Dans une tribune publiée dans Les Echos le 13 octobre, quelques 800 étudiants issus de grandes écoles se sont prononcés contre Total Energies et le méga-projet pétrolier EACOP, en Ouganda, dont le Parlement européen a aussi exigé l’arrêt. Ils sont étudiant.e.s et jeunes diplômé.e.s de plusieurs grandes écoles d’ingénieur et de commerce, notamment Polytechnique, AgroParisTech, HEC, ou encore Centrale Supelec. Certains d’entre eux s’étaient déjà exprimés en mai et juin dernier lors de leur cérémonie de remise de diplôme pour dire l’urgence écologique.
Ils expliquent : « 62 % des communications de TotalEnergies mentionnent des activités vertes, mais seuls 25 % de ses investissements de 2022 iront vers des projets à faible émission de carbone (Influence Map, Big Oil’s Real Agenda on Climate Change 2022, Sept 2022) dont des centrales à gaz pourtant fondées sur des hydrocarbures. (…) Nous ne travaillerons pas dans une entreprise qui refuse délibérément de suivre cette ligne de conduite issue d’un consensus scientifique indiscutable. »
Ils racontent ensuite qu’ils veulent « travailler activement à la nécessaire transformation de nos systèmes économiques et énergétiques » et encouragent « toutes les générations à agir aujourd’hui, (…) en particulier les dirigeants d’entreprises, en mettant en place des actions concrètes, radicales et sincères ».
En parallèle, l’étude de la Fondation Jean Jaurès et du Forum Français de la Jeunesse publiée ce mardi 25 octobre révèle que 37% des Français de 16-25 ans hésitent à avoir des enfants face à la perspective du changement climatique. Ces derniers indiquent leur volonté de « préserver ces générations futures d’un monde aux conditions de vie incertaines », limiter sa propre empreinte en ne contribuant pas à la surpopulation et ne pas être « égoïste » en assouvissant un « besoin personnel ».
J’y vois un double échec des « anciennes » générations : l’inaction climatique certes mais aussi et surtout l’incapacité à rassurer. Comme le faisaient leurs parents et grands-parents lorsqu’ils étaient petits et qu’ils avaient fait un cauchemar. Elles doivent non seulement reconnaître leurs erreurs, agir pour les réparer, mais aussi apaiser et redonner confiance à la jeunesse dépassée par l’ampleur des défis planétaires qui les attendent.