JO-2024: à Paris, les agents de propreté prêts pour l’épreuve de vélo-cargo

Gilet jaune fluo et casque blanc, Fadhel Messaadi slalome en vélo-cargo électrique au milieu des plots et tire une remorque contenant une poubelle, nouvelle discipline pour ces agents de propreté de la mairie de Paris en vue des Jeux olympiques.

“C’est du professionnalisme”, sourit le trentenaire après un freinage d’urgence réussi malgré la carriole verte dans son dos. Ce vendredi 12 juillet midi, douze personnes suivent une formation pour apprendre, du haut de leur vélo-cargo électrique qui comporte aussi un bac à l’avant, à manier ces remorques où seront transportés les déchets. “Jusqu’à présent, je n’ai vu personne finir dans le tas de sel”, tente de rassurer un des instructeurs en présentant la partie freinage.

Le vélo cible de critiques récurrentes

“Il n’y a pas d’airbags”, lui répond un employé, sous les rires. Ces onze hommes et une femme font partie des quelque 130 agents volontaires qui seront affectés aux abords de quatre sites de compétition – Invalides, Champ de Mars, Hôtel de Ville, Parc des princes – pendant les Jeux olympiques (26 juillet – 11 août) et paralympiques (28 août – 8 septembre).

La mairie de Paris, qui a considérablement développé la pratique du vélo dans la capitale, est la cible de critiques récurrentes pour l’entretien des rues. Antoine Guillou, l’adjoint à la propreté de la mairie de Paris, vante un dispositif “flexible et maniable” permettant de “ramasser les sacs d’ordures, d’emballages” des poubelles publiques. Formés, des agents des services de l’eau et assainissement en utilisent déjà depuis quelques semaines. Pour les Jeux olympiques, sept carrioles seront en circulation.

Après une formation théorique le matin, l’heure est à la pratique pour ces agents des quatre “teams olympiques”. Premier à s’élancer, d’abord sur un simple vélo électrique, Lassana Mamadou n’a pas fait de bicyclette depuis au moins dix ans. Les premiers coups de pédale sont hésitants mais “ce n’est pas quelque chose qui se perd”, dit l’homme de 37 ans.

“Comme un camion”

Quand Alimata Diallo commence à rouler, ses jambes tremblent. Quelques mètres plus loin, elle chute et se fait “un petit peu” mal, notamment au coude, en plus d’avoir “un peu la honte” d’être tombée “devant tout le monde”. “Mais ça va, c’est parce que j’ai mal pris le virage et ça faisait plus de 10 ans que je n’avais pas conduit de vélo”, ajoute-t-elle. Elle dit préférer pousser la carriole à pied pendant les Jeux olympiques, le dispositif étant équipé, comme le vélo, d’une assistance électrique.

Deuxième étape pratique, adapter la trajectoire du vélo-cargo pour maîtriser celle de la remorque. Après avoir observé ses camarades, Alimata Diallo se lance et réussit le parcours, sous les applaudissements. Pour la dernière épreuve, il faut accrocher la carriole au vélo-cargo. Dans les exercices, certains sont plus à l’aise que d’autres, comme Kevin Sene, 30 ans. “Il faut savoir jauger par rapport au volume du cargo derrière”, prévient le motard.

“Ca s’est bien passé, comme j’aime tutoyer la perfection, j’ai touché une fois, mais bon, ça s’est bien passé, je pense qu’avec l’habitude, ça pourrait aller mieux”, espère de son côté Thierry Bergoz, 45 ans, après avoir heurté un plot. Il rappelle les conseils donnés par les instructeurs: “Cherchez l’extérieur sur les plots, regardez devant, loin devant, pas au niveau des roues”. “C’est comme un camion, une remorque”, note-t-il.

Antoine Guillou, lui, pense déjà à l’avenir de ce dispositif “écologique” testé pendant le festival Solidays cette année. Lassana Mamadou, lui, qualifie ses deux premiers tours d’essai de “catastrophiques”, avant un troisième mieux réussi. “On n’aura sûrement pas à faire des manœuvres aussi serrées” pendant les Jeux, espère-t-il.

Photo by Dimitar DILKOFF / AFP

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