The Good : Vous avez inauguré en juin dernier la Rue du Made in France, en plein cœur de Paris. Quel est son objectif ?
Emilie Auvray : La Rue du Made in France est un mouvement de commerçants qui portent dans leur histoire et dans leur cœur les valeurs des savoir-faire locaux. Une première édition éphémère avait eu lieu en 2018. Aujourd’hui elle renait, dans la rue du Bourg Tibourg (Paris 4e) et son quartier, avec 10 commerçants. A l’initiative de ce projet, moi-même Emilie Auvray et mon associé David Remy : nous sommes co-fondateurs de L’Appartement Français, concept stores dédiés au made in France.
Notre ambition est de faire grandir la Rue du Made in France en une balade à travers le Marais, où se nichent une quarantaine de boutiques aux savoir-faire locaux, et de guider le « consomm’acteur » vers ces produits locaux. 90% des Français sont enclins à consommer plus local, aussi il est de notre responsabilité de commerçants d’apporter pédagogie, transparence et accessibilité prix et géographique.
The Good : Combien de marques et/ou enseignes sont-elles présentes ? Comment sont-elles sélectionnées ?
Emilie Auvray : Actuellement la Rue du Made in France se compose de 10 boutiques réunissant plus de 100 marques, parmi lesquelles Labonal et Garçon Français, La Botte Gardiane, Le Lautrec, Flibustier Paris, Fantaisie Militaire, etc. Chacune de ces boutiques est portée par des commerçants engagés dans les valeurs des circuits courts : des valeurs qu’il faut diffuser !
Le made in France a besoin d’être vu et expliqué. Cela passe notamment par la distribution, faire ressortir du paysage urbain les savoir-faire locaux, et apporter des explications concrètes en boutique sur la provenance des produits. La pédagogie et la traçabilité sont deux piliers importants, offrant des informations sur le produit pour consommer en pleine conscience. Nous sommes capables de vous expliquer où le produit est fait, par qui et chaque étape de fabrication. Nous défendons une logique du MIEUX et du MOINS !
The Good : Qui souhaitez-vous toucher ? Des locaux ? Des touristes français ou étrangers ?
Emilie Auvray : Nous souhaitons sensibiliser à la fois une clientèle locale, nationale et internationale. Le Marais est très cosmopolite, et les besoins des clients sont très différents. Que ce soit un jean, un souvenir, un cadeau, une gourmandise, le client a le droit d’avoir une transparence sur la fabrication. Tous ressentent une vraie fierté de connaitre ces informations, c’est très gratifiant pour nous commerçants.
D’ailleurs, durant les JOP de Paris 2024, nous souhaitons démontrer aux touristes, qu’ils soient européens ou internationaux, que les produits français sont des objets de qualité où l’artisanat est plus que jamais présent.
The Good : Le nombre d’enseignes doit-il augmenter ?
Emilie Auvray : Au-delà de couvrir le Marais (un objectif que nous nous sommes fixé pour Noël 2024), nous aimerions ouvrir des Rues du Made in France dans d’autres villes, de manière pérenne ou éphémère, qu’il s’agisse des grandes métropoles (Lyon, Montpellier, Marseille, Lille…), ou d’autres plus petites, voire dans des villages souhaitant mettre en avant leur savoir-faire régionaux, et ce à partir de 2025.
