09/10/2023

Temps de lecture : 2 min

« L’entreprise restauratrice au service du vivant », Jérôme Cohen (ENGAGE)

(contenu partenaire) Les populations de truites s'effondrent, décimées par l'élévation de la température des rivières, la pollution des eaux, le remembrement qui appauvrit les écosystèmes, les voraces écrevisses américaines...

(contenu partenaire) Les populations de truites s’effondrent, décimées par l’élévation de la température des rivières, la pollution des eaux, le remembrement qui appauvrit les écosystèmes, les voraces écrevisses américaines.

Un triste constat qui illustre l’effondrement de la biodiversité et les cinq causes qui le provoquent : le changement d’usage des terres et des mers, la surexploitation des ressources naturelles,, le dérèglement climatique, la pollution des eaux, des sols et de l’air, la propagation des espèces envahissantes.

Bref, la situation est critique, nous le savons désormais. Le décor est posé.

Alors, que faire ? Baisser les bras ?

Non, car les écosystèmes terrestres ou marins peuvent se régénérer, comme en témoigne la réserve de biodiversité créée par le photographe Sebastião Salgado et sa femme au Brésil, sur la terre de son grand-père, rendue aride par l’agriculture bovine intensive…
En seulement 20 ans, 700 hectares ont été régénérés, avec plus de 300 espèces de végétaux, 150 espèces animales, 30 espèces de batraciens…

Non, car si nos modèles économiques ont failli et si les entreprises sont grandement responsables de cet effondrement, elles disposent aussi des leviers pour atténuer leur impact et contribuer à la restauration des écosystèmes.

La partie n’est pas perdue donc, il s’agit d’aider les entreprises à mieux comprendre les racines du problème puis de se transformer en alliés du vivant.

Comprendre, cela signifie former massivement ses salariés, managers et décideurs.

Transformer, cela signifie premièrement réduire ses impacts sur le vivant, à tous les niveaux de sa chaîne de valeur ; cela signifie ensuite repenser son modèle d’affaires en privilégiant, par exemple, l’économie d’usage ; cela signifie aussi, et il s’agit sans nul doute de l’étape la plus complexe, rediriger ou renoncer à certaines activités trop néfastes.
Replacer l’entreprise au service du vivant, cela veut dire la réinventer, pour son bien et celui de la planète. Oui, pour son bien, car ces transformations sont les conditions de sa résilience. Face aux risques, nouveaux et de plus en plus intenses qui l’entourent, opérationnels, de marché, financiers, réglementaires, réputationnels, une entreprise qui ne se transforme pas se condamne, à court ou moyen termes, selon les secteurs.

Pour réussir ce pari de la transformation, l’entreprise doit se muer en organisation apprenante, participative et ouverte.  

Organisation apprenante, pour faire entrer, en son sein, de nouvelles connaissances, fondamentales, dont elle était auparavant éloignée, comme les sciences du vivant.

Organisation participative, afin que tous ses collaborateurs et décideurs, à tous les niveaux hiérarchiques, participent à sa refonte, car les solutions sont au croisement des enjeux opérationnels et stratégiques, des activités et des métiers.

Organisation ouverte enfin, car c’est avec son écosystème de partenaires, fournisseurs, acteurs publics, citoyens, associations, qu’elle pourra définir des actions pertinentes, en relation avec son territoire.

Il n’y a pas d’entreprise modèle aujourd’hui, parfaite, mais il y a des exemples, ici et là, qui montrent le chemin et doivent nous donner espoir. Citons Interface qui depuis des décennies s’emploie à réduire ses impacts en traitant et en réutilisant ses déchets et ceux de ses concurrents, s’inspire du vivant pour réduire l’utilisation de produits chimiques ou ses quantités de matières premières. Citons Michelin qui vend non plus des pneus mais un service de location qui facture les kilomètres parcourus, ce qui réduit substantiellement l’utilisation de matière. Citons la petite entreprise bretonne Bioblued, productrice de pâtes alimentaires qui, dans une approche systémique, forme ses fournisseurs à l’agriculture écologique.

L’entreprise restauratrice entend réinventer une relation nouvelle à la nature, dans son acception la plus large. En prenant soin des écosystèmes, elle prend aussi soin des femmes et des hommes qui la constituent. Elle replace le sens au cœur de sa mission et redevient un espace de confiance et d’engagement, respectueuse du vivant, humain et non humain.

Pour en savoir plus :

– La réserve de Sebastiã Salgado au Brésil : https://www.geo.fr/animaux/au-bresil-le-photographe-sebastiao-salgado-et-sa-femme-ont-replante-600-hectares-de-foret-tropicale-195457

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