Selon un rapport rendu public en mars dernier, la Dares révèle que la demande de compétences « vertes » dans les offres d’emploi relatives à six métiers concernés par la transition écologique témoigne de transformations en cours sur le marché du travail. La direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques du ministère chargé du Travail indique que, entre 2019 et 2023, les employeurs recherchent par exemple davantage de couvreurs sachant installer des panneaux solaires, de chauffagistes capables de poser des pompes à chaleur, ou encore de mécaniciens pouvant intervenir sur des véhicules électriques.
« Ces besoins en compétences vertes varient localement. C’est le cas notamment pour les travaux d’isolation ou de chauffage, qui sont prioritaires dans les zones les plus exposées au froid. Par ailleurs, il semblerait que ces compétences vertes soient valorisées : lorsque celles-ci sont mentionnées dans les offres d’emploi, les embauches sont plus souvent proposées en CDI ou à des salaires supérieurs. Cette valorisation pourrait être liée à la détention de certifications supplémentaires ou révéler des difficultés plus prononcées pour recruter des candidats possédant ces compétences« , précise Yannis Bouachera de la Dares, auteur du rapport.
Une demande de compétences vertes en hausse dans les métiers étudiés
L’étude se concentre sur une sélection de six compétences associées à la transition écologique, repérées par des mots-clés dans les offres d’emploi, et sur six métiers ciblés. Depuis 2019, le besoin en compétences vertes, mesuré par la proportion d’offres d’emploi les mentionnant, s’accroît dans l’ensemble des métiers sélectionnés.
L’augmentation la plus marquée revient à la compétence en matière de travaux d’isolation thermique pour les façadiers (+14 points entre les derniers trimestres 2019 et 2023, graphique 1). Viennent ensuite l’installation des panneaux solaires pour les couvreurs (+5 points), puis l’installation et la maintenance de pompes à chaleur pour les chauffagistes (+3 points), suivies par l’écoconception des bâtiments pour
les architectes (+2 points). Ces compétences sont notamment nécessaires pour réaliser certains travaux engagés dans le cadre de mesures de soutien public, comme le dispositif MaPrimeRénov’.
Malgré ces tendances haussières, pour cinq des six métiers considérés, les compétences vertes étudiées ici occupent une part encore limitée dans les offres d’emploi, inférieure à 15 % en 2023. Les façadiers font exception : la part d’annonces recherchant la compétence liée à l’isolation, déjà élevée en 2019 (40 % en moyenne), atteint 56 % fin 2023. Cette compétence n’est donc pas nouvelle pour les façadiers. Elle représente plutôt un savoir-faire bien établi, qui semble désormais priorisé par les recruteurs par rapport à d’autres tâches non liées à la transition écologique (peinture, décoration, nettoyage et entretien des façades).
Lire le rapport complet ici.
___________
Crédits photo : Kjell Hoexum / ANP MAG / ANP via AFP