07/01/2025

Temps de lecture : 3 min

« Les entreprises les plus en avance sur l’impact sont 10% plus rentables que les autres », Stéphane Lefranc (Capgemini)

Responsable des services de transformation durable pour le groupe Capgemini en France et Europe du Sud, Stéphane Lefranc livre pour The Good les grandes tendances RSE de l’année 2025.

The Good : Quelles sont les grandes tendances de transformation durable pour 2025 ?

Stéphane Lefranc : Les entreprises cherchent à ce que leurs mesures à impact soient pragmatiques et contribuent à une amélioration de leurs performances opérationnelles et financières. Voici nos prévisions :

1/ La réduction des ressources (énergie, eau,…) et des déchets va s’accélérer ;

2/ Les produits et les services proposés au marché évolueront afin d’améliorer leurs impacts sociaux et environnementaux. Et ce, pour un bénéfice multiple tant du point de vue du produit que de l’image ;

3/ L’électrification des chaines de valeurs va s’intensifier par l’intermédiaire des « climate techs » afin de permettre aux entreprises d’atteindre leurs objectifs d’amélioration d’empreinte carbone. Par exemple :  les « gigafactories » (usines immenses de production de batteries et moteurs pour véhicules électriques), les énergies renouvelables comme l’éolien, l’hydrogène (pour atteindre les ambitions de diminution d’émission de CO2) et enfin les mini réacteurs nucléaires (SMR/AMR).

On le sait désormais, les entreprises les plus en avance sur l’impact sont en moyenne 10% plus rentables que les autres.

The Good : Quels sont les principaux leviers favorisant la transformation durable des entreprises et des acteurs publics et para-publics ?

Stéphane Lefranc : Tout d’abord la réglementation (exemple : CSRD). 65% des cadres dirigeant admettent que sans la réglementation, leurs organisations n’auraient pas lancé d’actions significatives pour améliorer leur empreinte carbone. Vient ensuite l’argument de l’accélération des ventes. On le voit par exemple avec la sortie de l’Ecobeauty Score, qui affiche l’impact environnemental des produits cosmétiques et qui joue sur les ventes.

Le troisième « driver » de ces tendances est l’optimisation des supply chain et de la logistique. Cela permet aux entreprises et industriels de faire des économies financières et de carbone significatives.  C’est le cas par exemple de la plateforme intégrée Energy Command Center que nous avons développée, qui permet de piloter en temps réel la consommation d’énergie (eau, électricité, climatisation) des bâtiments, générant d’une part une économie de 20% à 30% de coûts de fonctionnement et d’autre part une réduction significative des émissions de CO2.

The Good : Quelles sont les conclusions du dernier rapport du Capgemini Research Institute, intitulé « A world in balance 2024 : Accelerating sustainability amidst geopolitical challenges » (Un Monde en Equilibre 2024 : Accélérer sur la durabilité malgré les freins géopolitiques), qui retrace les progrès réalisés par les entreprises en matière de développement durable (environnemental et social) au cours des trois dernières années ?

Tout d’abord, il est important de noter que les consommateurs souhaitent que les entreprises aillent encore plus loin et exigent la transparence. Ainsi, ils sont plus sceptiques que jamais sur leur sincérité, puisque plus de la moitié d’entre eux pensent que les entreprises font du greenwashing, contre 33% en 2023. Les trois quarts des consommateurs attendent des entreprises qu’elles jouent un rôle plus important dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2024.

Et c’est ce qu’elles font !  Au global les entreprises multiplient les initiatives en matière de durabilité afin d’atteindre leurs objectifs de développement durable. Ainsi, leur maturité dans l’adoption des pratiques durables s’est accrue de 22% depuis 2022. Cette tendance s’observe dans la quasi-totalité des plaques géographiques et sur l’ensemble des secteurs d’activités, à l’instar par exemple, du Retail et des Lifes Sciences qui progressent de près de 30%.

Alors que les entreprises cherchent à minimiser leur impact sur l’environnement, les progrès sont particulièrement visibles en termes de circularité, d’éco-conception, de mesure et de suivi, et de gestion de l’eau. Par exemple, près des trois quarts des cadres dirigeants affirment désormais que le recyclage des produits est un aspect essentiel de leur stratégie de fabrication, contre 53% en 2022. De la même manière, plus des deux tiers ont déclaré qu’ils faisaient évoluer la conception de leurs produits pour éliminer les matières fossiles de leur composition, contre moins de la moitié en 2022. Enfin, les trois quarts des cadres dirigeants disent avoir mis en place un programme de gestion de l’eau, contre 55% en 2022.

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