L’empreinte carbone du secteur de la tech inquiète, mais la réponse pourrait venir de l’intelligence artificielle (IA), assurent ses promoteurs. L’enjeu est de taille car d’ici 2025, le secteur devrait consommer 20% de l’électricité produite au niveau mondial et représenter 5,5% des émissions carbones totales, selon AFP. Et la multiplication des usages et applications, toujours plus énergivores, risque d’encore accélérer le rythme.
Le développement d’outils d’IA générative, comme le chatbot GPT-4, à la base du succès de ChatGPT, ou Palm2 de Google, pour Bard, se fait en deux temps, tous deux énergivores : « l’entraînement » et la mise en service. Des chercheurs de l’Université du Massachusetts ayant entraîné ces outils ont ainsi découvert en 2019 que l’entraînement d’un seul de ces modèles émettait autant que cinq voitures sur l’ensemble de leur cycle de vie.
Amazon Web Service (AWS), Microsoft ou Google, principaux acteurs du cloud, assurent chercher à réduire leur consommation d’énergie. AWS a même annoncé viser la neutralité carbone d’ici 2040, Microsoft se voulant pour sa part « une entreprise à émissions négatives et sans déchet » d’ici 2030. Et les premiers éléments semblent montrer que ces groupes veulent y parvenir : entre 2010 et 2018 la consommation des centres de données dans le monde a augmenté de 6%, malgré une hausse de leur utilisation de 550%, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Grâce à l’IA, les ordinateurs portables, smartphones ou voitures pourraient devenir des superordinateurs efficaces énergétiquement et n’ayant pas besoin d’aller récupérer des données sur le cloud. D’un autre côté, certains experts jugent au contraire que la course effrénée à l’IA détourne l’attention des risques environnementaux. La vérité se trouve sûrement entre les deux…