Un nombre croissant de gouvernements et d’acteurs non étatiques s’engagent à être zéro carbone mais la réalité laisse à désirer, a dénoncé António Guterres le secrétaire général de l’ONU le 8 novembre à la COP27, le jour où son groupe d’experts a publié son premier rapport sur le sujet. « Nous devons avoir une tolérance zéro pour l’écoblanchiment ‘net zéro’. Le message est clair pour tous ceux qui gèrent des initiatives volontaires existantes – ainsi que pour les PDG, les maires [et] les gouverneurs qui s’engagent au ‘net zéro’ : respectez cette norme et mettez à jour vos directives immédiatement – et certainement pas plus tard que la COP28 », a affirmé António Guterres. Les chefs de communes comme d’entreprises sont aussi visés.
Dans le fameux rapport, les experts expliquent que les acteurs ne peuvent prétendre être « net zéro » tout en continuant à construire ou à investir dans de nouveaux approvisionnements en combustibles fossiles ou dans des activités destructrices pour l’environnement. Ils ajoutent qu’ils ne peuvent pas non plus participer et inciter leurs partenaires à faire du lobbying contre le changement climatique ou encore présenter une partie des actifs de leur entreprise tout en cachant le reste.
« Il est répréhensible d’utiliser de fausses promesses de ‘net zéro’ pour dissimuler l’expansion massive des combustibles fossiles. C’est une supercherie. Cette dissimulation toxique pourrait pousser notre monde au bord du précipice climatique. L’imposture doit cesser », a mis en garde le chef de l’ONU avant de lancer un appel aux chefs d’état : « J’exhorte tous les chefs de gouvernement à fournir aux entités non étatiques des conditions équitables pour passer à un avenir juste et ‘net zéro’. Résoudre la crise climatique nécessite un leadership politique fort ».
Au même moment, Emmanuel Macron et Michael Bloomberg, envoyé des Nations Unies pour le climat, ont annoncé une nouvelle initiative visant à créer un service public de données « net zéro », qui fournira des données vérifiées pour tenir les entreprises responsables. On a hâte de voir…