Cosmetic Valley, organisation professionnelle du secteur de la cosmétique, dresse le bilan des efforts d’innovation du secteur. Son premier baromètre thématique fait état d’une accélération des dépôts de brevets ces dernières années sur des axes stratégiques comme la maîtrise d’impact ou le sourcing bio. En parallèle, Cosmectic Valley a remis les Cosmetics Victories pour récompenser deux projets, purs concentrés d’innovation.
« C’est un esprit scientifique, un esprit d’avant-garde, un esprit de progrès, un esprit de découverte ». Les mots de Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley ne manquent pas d’emphase pour décrire la dynamique de l’organisation et, derrière elle, de tout un secteur. Car Cosmetic Valley, créée il y a 30 ans et labellisée pôle de compétitivité en 2005, réunit 6 300 établissements, pour un total de 226 000 emplois et de 71 milliards de chiffres d’affaires. Une filière qui entend transformer le marché, les productions et les usages. Preuve en est avec le tout première baromètre présenté le lundi 15 avril 2024. L’objectif ? Passer en revue les axes de progression de la filière en matière de R&D sur les vingt dernières années, en se basant sur le nombre de brevets déposés. « Ainsi, l’axe du développement et de l’évaluation produit est le plus dynamique et le plus représenté en termes de publications et de brevets, avec une croissance forte et soutenue sur plusieurs années, commente Amandine Goubert, directrice recherche et innovation de Cosmetic Valley. En revanche, la courbe à la plus haute croissance est celle du développement durable et des sourcing biologiques. » L’intégration du biosourcé est en effet présenté comme une opportunité pour le développement de produits biodégradables, pour la valorisation de coproduits de l’agriculture et le développement de nouvelles filières végétales. L’experte cite également la belle progression de la mesure d’impact, ou comment s’assurer que les produits cosmétiques soient le plus respectueux possible de l’Homme et de l’environnement, et ce sur toute leur durée de vie.
De l’IA aux ingrédients bio
« En tant que premier exportateur mondial de cosmétiques, la France doit ses succès à sa capacité d’innovation, qui est une condition sine qua non pour percer les marchés et arriver à gagner des parts, notamment autour des sujets de la transition verte et de l’écoresponsabilité », intervient Marc-Antoine Jamet. Une démarche illustrée par les start-up accompagnées par le Beauty Hub, l’accélérateur de Cosmetic Valley. Quelques exemples ? Valor Extract qui valorise les produits issus de la biomasse forestière guyanaise ou encore Urbaskin, un projet collaboratif qui entend renforcer la protection de la peau contre la pollution urbaine.
Enfin, Cosmetic Valley est fière de détecter les prochains fleurons du secteur avec les Cosmetics Victories. Un jury a ainsi évalué trois projets de recherche pour leur intérêt théorique futur, et trois innovations industrielles pour leur capacité pratique à transformer le marché, à partir de centaines de candidatures venues du monde entier. IA, process innovants, décarbonation, ingrédients marins : le panel d’expérimentation est large. Et ce sont finalement les projets de Matej Hladis, de l’Université Côte d’Azur et celui du Dr Patreek Mahalwar de la société allemande Bioweg qui ont été distingués en avril dernier. Le premier développe une IA prédictive qui anticipe la perception des odeurs. Le second entend révolutionner l’avenir des ingrédients bio grâce au pouvoir des microbes et de la chimie verte.