LinkedIn France dévoile une nouvelle étude sur la dyslexie et lance une campagne de sensibilisation pour changer la perception de la dyslexie dans le monde du travail.
Alors que la dyslexie touche aujourd’hui environ entre 8 et 10% de la population (selon l’étude Opinionway 2022 – Les français et la dyslexie), LinkedIn, réseau social professionnel en France et dans le monde, dévoile avec l’Institut CSA, une étude réalisée auprès d’actifs dyslexiques français sur leur perception de ce trouble d’apprentissage dans le monde du travail. LinkedIn organise en parallèle une nouvelle campagne de sensibilisation pour briser les tabous et les idées reçues autour de la dyslexie au travail, et mettre en avant les compétences à forte valeur ajoutée ainsi que les capacités uniques que les dyslexiques peuvent apporter aux entreprises. Cette enquête a été réalisée par internet sur le panel propriétaire Institut CSA du 22 mars au 12 avril 2023, sur un échantillon de 252 personnes dyslexiques, issues de la population active (en emploi et au chômage mais ayant déjà travaillé), âgées de 18 ans et plus.
Définie officiellement comme un trouble d’apprentissage de la lecture et du langage écrit par le corps médical, la dyslexie se manifeste généralement par des difficultés importantes à identifier des mots écrits avec précision et fluidité, des confusions et inversions de sons et de lettres, et des faiblesses marquées en orthographe. Or, alors que 82% des actifs dyslexiques témoignent avoir connu des difficultés d’apprentissage à l’école, 59% d’entre eux considèrent que ces difficultés ont finalement été des atouts dans leur carrière. Les épreuves et les capacités développées pour les surmonter semblent leur avoir permis de développer d’autres compétences utiles dans l’univers du travail. Ainsi, la créativité (65%), la débrouillardise (65%), la persévérance (63%), l’écoute (61%), les capacités de mémorisation (61%) et d’organisation (61%), sont soulignées comme les compétences phares développées par les personnes dyslexiques par la majorité des répondants. Suivent les capacités d’analyse (58%), l’esprit critique (58%) et l’expression orale (53%). Enfin, alors que plus d’un actif dyslexique sur deux envisageaient un avenir professionnel difficile lorsqu’il était plus jeune, 77% se disent aujourd’hui satisfaits par leur vie professionnelle et 76% confiants pour leur avenir.
Mais une dyslexie qui reste encore perçue comme un frein dans la carrière, et reste un tabou dans la sphère professionnelle. Malgré ces résultats optimistes sur leur parcours de carrière, un tiers des actifs interrogés (33%) considèrent toutefois que leur dyslexie a été un frein dans leur carrière, et 54% considèrent qu’elle reste un frein à leur évolution professionnelle. Ils sont la même proportion (54%) à déclarer avoir déjà eu le sentiment d’être discriminés au travail à ce sujet. Si la dyslexie accroît la résilience de ces actifs à développer de nouvelles compétences et à s’adapter au monde extérieur, elle n’en reste pas moins une source importante de difficultés notamment au moment du recrutement : près d’un actif dyslexique sur deux (49%) déclarent avoir déjà ressenti des difficultés lors des processus de recrutement en entreprise. Ces difficultés surviennent davantage lors des entretiens RH (48% des réponses) et dans la préparation des candidatures (44%). Des chiffres qui permettent de mieux comprendre pourquoi la dyslexie reste un véritable sujet tabou dans le monde professionnel : ainsi 59% des répondants déclarent cacher leur dyslexie lors d’un entretien d’embauche, et ils restent 50% à le faire dans le cadre de leur travail quotidien.
Un accompagnement à développer dans le monde professionnel
Néanmoins, les entreprises semblent se saisir de plus en plus du sujet. Pour plus d’un actif dyslexique sur deux (51%) en emploi actuellement, son entreprise fait des efforts en matière d’inclusion des personnes dyslexiques. Pour faire évoluer les choses dans le bon sens, ces actifs soulignent l’importance de sensibiliser les équipes RH (63%) et les managers (60%) sur la dyslexie. L’adaptation des espaces de travail (62%) et la mise à disposition d’outils spécifiques (61%) comme des logiciels d’assistance à l’écriture et de correcteur orthographique sont également des solutions pointées par les répondants. Enfin, les évolutions récentes et à venir dans le monde du travail sont accueillies avec un certain enthousiasme par les actifs dyslexiques : le télétravail est considéré comme une bonne chose par 77% des répondants, tout comme les avancées technologiques dont les possibilités offertes par l’intelligence artificielle (85%).
LinkedIn France veut faire évoluer la perception de la dyslexie
Depuis l’année dernière LinkedIn reconnaît la « pensée dyslexique » comme une compétence sur sa plateforme. Une façon de souligner les compétences bien réelles apportées par les dyslexiques aux entreprises : l’exploration, l’imagination, la communication, le raisonnement, la visualisation et la connexion d’idées. Autant d’atouts cruciaux dans l’environnement professionnel d’aujourd’hui, face à la complexité du monde dans lequel nous évoluons. En reconnaissant la « pensée dyslexique » comme une compétence à part entière, la plateforme souhaite ainsi briser certains tabous et donner à ses membres la possibilité de faire valoir leurs compétences spécifiques. A ce jour, 22 000 professionnels ont déjà ajouté cette compétence sur leur profil LinkedIn.
“Encore trop souvent la dyslexie est considérée de manière négative dans la sphère professionnelle. Nous souhaitons faire bouger les lignes et faire reconnaître les atouts et les compétences que représente la pensée dyslexique pour le monde de l’entreprise. Nous espérons que la campagne de sensibilisation que nous allons mener ces prochaines semaines incitera davantage de dyslexiques à mettre en avant leurs compétences et leurs réussites et qu’elle puisse contribuer à mettre fin aux préjugés qui existent malheureusement toujours”, explique Esther Ohayon, directrice de la communication et porte-parole de LinkedIn France.
En complément, afin de sensibiliser au mieux ses 26 millions de membres français sur ce sujet et les plus de 500 000 entreprises françaises référencées, LinkedIn déploie une campagne de sensibilisation sur sa plateforme pendant 15 jours au travers : d’une interview live exclusive de Jean-Claude Le Grand, directeur Général des Ressources Humaines de L’Oréal, lui-même dyslexique, par les équipes de LinkedIn Actualité. Particulièrement attaché à la sensibilisation des grandes entreprises et aux nouveaux moyens mis en œuvre pour favoriser le recrutement et l’accompagnement des personnes dyslexiques, il témoignera et répondra en direct aux questions des membres de la plateforme sur ce sujet le 23 juin à 12h00. Autre évènement : la mise en place d’une websérie vidéo mettant en lumière des personnalités et actifs dyslexiques naviguant dans le monde du travail: « Comment j’ai surmonté les échecs liés à la dyslexie » avec Mohamed Boclet, champion du monde de lecture rapide, « 5 conseils pour changer la perception de la dyslexie au travail », avec Sandra Todorovic, multi dys, qui a créé sa maison d’édition adaptée aux troubles d’apprentissage de la lecture, « Pourriez-vous être sujet à la dyslexie ? Quelques conseils pour les personnes dyslexiques dans le monde du travail » avec Sabrina Menasria, Fondatrice de Singularity et experte en neurodiversité, et enfin une mise en avant des témoignages de membres de la plateforme au sujet de la dyslexie dans le monde professionnel.
Par ailleurs, pour lever les clichés et les tabous qui subsistent sur la dyslexie auprès des des jeunes qui s’apprêtent à entrer sur le marché du travail, LinkedIn France déploie une activation Tik Tok dédiée sur son compte et en partenariat avec les influenceurs Zoubras (726K abonnés) Poisson Fécond (471K abonnés) et Dali Dutilleul (917K abonnés). Avec une pointe d’humour et d’autodérision, les contenus développés ont vocation à expliquer que parce que les personnes dyslexiques pensent différemment, ils bénéficient d’atouts qui peuvent être une force dans certains métiers.