11/03/2024

Temps de lecture : 2 min

« L’urgence de ringardiser ceux qui ne bougent pas assez », Eric Duverger, CEC (Convention des Entreprises pour le Climat)

(contenu abonné) Après 22 ans chez Michelin, Eric Duverger a fondé la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) après une prise de conscience au moment du confinement dû à la pandémie de Covid-19. Rencontre.

(contenu abonné) Après 22 ans chez Michelin, Eric Duverger a fondé la CEC (Convention des Entreprises pour le Climat) après une prise de conscience au moment du confinement dû à la pandémie de Covid-19. Née en 2020, cette jeune association d’intérêt général a pour vocation d’organiser des parcours de prise de conscience et de transformation pour décideurs économiques. Le but ? Rendre irrésistible la bascule d’une économie extractive vers une économie régénérative d’ici 2030. Explications avec un acteur désormais incontournable de la transformation sociétale.

The Good : Quel a été le déclencheur de votre militantisme en faveur d’une économie régénérative ?

Eric Duverger : Je me souviens précisément du moment où ma prise de conscience a eu lieu. C’était le 20 mars 2020 à 15h. J’étais dans les locaux de Michelin à Greenville en Caroline du Sud. Malgré l’engagement de mon groupe orienté « profit, people, planet », en lisant avec ferveur les discours éclairés sur les réalités climatiques comme ceux de Jean-Marc Jancovici, je me suis dit littéralement “nous sommes en route vers la catastrophe, sans les entreprises, nous n’aurons aucune chance !”. Je me suis proposé pour faire accélérer la transformation en interne, mais cela n’a pas trouvé d’écho. Et puis, en suivant la mobilisation des 150 citoyens de la Convention Citoyenne pour le Climat qui s’est déroulée du 4 octobre 2019 au 21 juin 2020, j’ai eu l’idée de proposer la même initiative pour les dirigeants d’entreprises. Je suis rentré en France avec ma famille et la Convention des Entreprises pour le Climat est née sur le même principe de réunir 150 entreprises pour réinventer notre modèle économique.

The Good : Nous sommes en 2024 et vous avez réuni bien plus que 150 entreprises !?

Eric Duverger : Oui ! Notre théorie du changement est fondée sur les effets « papillon » avec l’enthousiasme d’un mouvement collectif qui infuse la société et l’envie de ringardiser celles et ceux qui ne bougent pas assez. Aujourd’hui, plus de 1400 dirigeants ont suivi nos programmes de formation, nous proposons des Parcours CEC sur 10 territoires (Provence, Ouest, Bassin Lyonnais, Alpes, Bourgogne, Nouvelle Aquitaine, Massif Central, Hauts-de-France, Normandie, Grand Est) et des secteurs à fort impact systémique comme le Consulting, le Monde Financier, les Industries et les Médias (CEC Nouveaux Imaginaires). Ce déploiement se fait spontanément grâce à la force d’entraînement du mouvement, 3 équipes se sont ainsi constituées à l’étranger, en Suisse, en Belgique et au Royaume-Uni.

The Good : Vous êtes membre fondateur du « Regen Ecosystem » le 7 février dernier : pouvez-vous nous en dire plus sur cette nouvelle coalition professionnelle ?

Eric Duverger : Plus qu’une coalition, c’est une alliance d’acteurs reconnus soutenus par des experts et des chercheurs, qui se sont fédérés pour faire advenir une nouvelle économie en mettant en commun leurs outils, leurs ressources et des cas concrets. Le mot “régénération” connaît actuellement un véritable engouement. Nous nous en réjouissons, mais le “regen washing” a déjà commencé… Il est donc devenu vital de protéger et définir l’économie régénérative. C’est une économie qui vise à régénérer les écosystèmes, elle s’apparente à la théorie du donut de Kate Raworth, à l’opposé de l’économie linéaire. Nous avons besoin d’une transformation culturelle massive ! Nous ne pourrons la réussir qu’en faisant une union sacrée et en nous comportant à l’image du monde que nous souhaitons faire advenir. La raison d’être de “Regen Ecosystem”, c’est d’honorer la force de tous les acteurs engagés.

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