(contenu abonné) Pour réduire l’empreinte carbone générée par son application de rencontres, Meetic a organisé un hackathon. En a émergé un « green tool », soit un outil qui permet de mesurer l’impact de chaque nouvelle fonctionnalité ou mise à jour de l’application. Et si le score s’avère trop élevé ? Les développeurs revoient leur copie ! Permettant ainsi à l’entreprise d’entrer dans une démarche d’amélioration continue.
Dans sa publicité, Meetic propose à des célibataires d’accepter leurs imperfections : quelqu’un les aimera forcément. Dans la réalité, l’entreprise veut, elle gommer ses imperfections en termes de RSE. Comment ? Grâce une recherche, quasi au quotidien, d’amélioration de sa technologie. « Nous avons réalisé des audits, puis mesuré l’empreinte carbone de Meetic qui se concentre essentiellement sur l’ensemble de la technologie. Cela signifie qu’il faut travailler sur les infrastructures, les serveurs et le code », décrit Matthieu Jacquier, p-dg de Meetic Europe. L’objectif de Meetic est clair : réduire son empreinte carbone en allant au-delà des 5 % préconisés par l’Accord de Paris. « Depuis 4 ans, selon les années, nous sommes entre 5 et 10 % de réduction de nos émissions », avance Matthieu Jacquier.
Une performance optimisée
L’entreprise planche en effet sur un code plus efficace qui consomme moins de ressources carbone. « Il y un vrai changement culturel, intervient Matthieu Jacquier. Car il faut impliquer les équipes dès la conception pour aller vers l’écoconception. Dès la création d’une nouvelle fonctionnalité, d’une mise à jour de l’appli, nous privilégierons un code plus léger. Ce dernier aura à la fois un impact environnemental meilleur, mais, du point de vue du client, il permettra aussi à l’application de tourner plus vite. C’est donc la promesse de plus de qualité. » Aussi, comment y parvenir et déterminer ce qui, dans l’application, génère davantage de consommation ? Est-ce le poids de l’appli ? Son nombre de requêtes ? Son mode veille permanent ? La quantité de données échangées ? Soit autant d’éléments auxquels Meetic tâche de répondre. C’est pourquoi, l’entreprise a organisé il y a deux ans un hackathon pour, précisément, réduire son impact. « L’une des équipes participantes a proposé un outil : le « Green tool ». Il permet de mesurer, à partir d’une trentaine d’indicateurs, l’impact du code sur lequel un développeur travaille », détaille le dirigeant. Depuis, les développeurs Meetic l’utilisent au quotidien et passent au crible leurs idées pour estimer ce qu’elles généreront en termes d’impact.
Des tournages moins gourmands
Pour le directeur, rien n’est possible sans une réelle implication des salariés. Aussi, l’entreprise a imaginé une charte d’engagement, diffusée auprès de ses 250 collaborateurs français. Et chaque nouvelle recrue doit la signer. La démarche d’amélioration continue se diffuse à tous les services. Actuellement, c’est le service marketing qui veille à réduire son empreinte carbone générée notamment lors du tournage des spots publicitaires. Là aussi, il s’agit d’abord de mesurer pour établir, dans les mois à venir, un plan d’actions. « Nous allons progresser d’année en année ! », insiste Matthieu Jacquier. En cas d’impasse, si aucune amélioration n’est possible, Meetic consent à se tourner vers la compensation carbone, grâce à son partenariat avec l’association Maforêt et le financement de reboisements.