(contenu abonné) Transformer un bâtiment centenaire en une école vertueuse : c’est le défi qu’a décidé de relever la ville de Montrouge.
Etienne Lengereau, maire de Montrouge depuis 6 ans (octobre 2016) nous a reçu dans ses bureaux pour nous raconter ce projet ambitieux.
Le groupe scolaire Rabelais est l’une des plus anciennes écoles de Montrouge. Véritable passoire thermique, sa rénovation devenait une évidence. La mairie a pourtant choisi de faire les choses en grand pour s’inscrire dans les transitions dans lesquelles toutes les collectivités françaises sont engagées.
Etienne Lengereau, maire de Montrouge, veut tout d’abord en faire un modèle en termes de transition énergétique. La ville s’est ainsi fixé comme objectif de réduire de 40 % la consommation énergétique des bâtiments. Il va évidemment s’agir de mieux isoler, mais Montrouge a aussi choisi d’innover en mettant en place des radiateurs numériques pour chauffer à partir de l’énergie d’un data center.
Le deuxième volet tourne autour du bien manger, la cuisine et le réfectoire n’étant plus adaptés pour accueillir les 520 élèves de cette école maternelle et élémentaire. L’ensemble va être refait à neuf et la ville va intensifier ses exigences autour du bio et du local.
Troisième partie de ce plan, la végétalisation des espaces extérieurs (et notamment de la cour) pour en faire un îlot de fraîcheur.
« Montrouge est l’une des villes les plus denses en France, rappelle monsieur le maire. C’était donc important aussi que les enfants puissent retrouver un peu de nature en ville ».
Pour aller plus loin, la ville développe également un programme d’agriculture urbaine en mettant des bacs dans la cour de l’école qui seront cultivés par les enfants.
Dans un même temps, le gymnase et un centre de loisirs seront également remis à neuf, faisant de ces travaux un projet global pour transformer le visage du groupe scolaire Rabelais.
Dans les coulisses d’un modèle de la transition
Si le projet vient de débuter, il ne sera pas finalisé avant deux ans et demi, la municipalité visant la rentrée de septembre 2025 comme date butoir pour la livraison des derniers équipements.
Chaque dimension du projet est donc un défi : le chantier se fera en site occupé puisqu’il n’était évidemment pas question de fermer l’école le temps des travaux.
« On va utiliser les temps de vacances pour faire avancer les phases les plus pénibles en termes de bruit notamment ».
Les travaux ont donc commencé par la rénovation de la cantine, et les enfants mangent donc aujourd’hui dans le gymnase qui a été transformé en réfectoire.
Au global, ce sont huit millions d’euros qui sont investis pour transformer l’école en modèle de la transition. Etienne Lengereau considère pourtant que cela n’aurait eu aucun sens de le mener d’une manière moins ambitieuse. Deux raisons expliquent cela pour le maire de Montrouge : « Tout d’abord, en le faisant de manière moins ambitieuse, nous n’aurions pas répondu à tous les besoins identifiés. Et puis un projet de cette envergure va aussi nous permettre de solliciter des subventions auprès de partenaires financiers comme l’État, la région, le département, la métropole … Le projet est aujourd’hui financé à moitié par les subventions. Et c’est grâce au fait que l’on présente un projet complet et de qualité. Il vaut donc mieux faire un beau projet et prendre un peu le temps de le faire avec des partenaires, plutôt que de bricoler seul dans son coin ».
