(contenu abonné) Engagé dans une stratégie de transition énergétique, le port de Nantes Saint-Nazaire (44) mise sur l’hydrogène et l’éolien offshore.
Le 24 novembre dernier, le port de Nantes Saint-Nazaire signait, avec Lhyfe, expert de l’hydrogène vert, un partenariat pour développer la filière hydrogène renouvelable en mer.
La thématique hydrogène a fait l’objet d’études de la part de la communauté portuaire au cours des dernières années. « Les résultats ont permis de conclure que le seul scénario qui ait du sens sur l’hydrogène est celui de la production massifiée industrielle », confie Olivier Tretout, président du directoire du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire.
Sur le terrain, cela se traduira par le développement de deux grands axes : l’éolien et l’hydrogène offshore tout d’abord et la production d’hydrogène par électrolyse par ailleurs.
Eolien maritime et hydrogène liés
Début novembre, la France inaugurait son premier parc éolien offshore, composé de 80 éoliennes, au large des côtes de Saint-Nazaire. Une énergie renouvelable sur laquelle le port entend bien capitaliser. Il a d’ailleurs récemment lancé le projet Eole visant à construire une base industrielle d’intégration des éoliennes flottantes. Mais l’éolien offshore n’est pas sans difficulté. Si les champs éoliens sont installés à plus de 50 kilomètres des côtes, la déperdition devient trop forte au cours du transport.
L’hydrogène pourrait alors devenir un outil de stockage. C’est tout l’objet du partenariat signé avec Lhyfe. Celui-ci vise à explorer cette piste à travers trois prismes : tester le prototype de production d’hydrogène offshore de Lhyfe; réfléchir à l’organisation des infrastructures et des services portuaires nécessaires à l’exploitation de l’éolien et de l’hydrogène offshore et travailler sur le rapatriement de l’hydrogène à terre.
Le domaine foncier du port et sa proximité avec le milieu aquatique intéressent également de nombreuses entreprises de l’énergie souhaitant produire de l’hydrogène par électrolyse. “Un appel à manifestation d’intérêt vient d’être lancé avec pour ambition le lancement d’un projet d’envergure avec un industriel d’ici à l’été 2023”, confie Olivier Tretout.
Une coopération nécessaire
Reste à savoir qui seront les acheteurs et quels seront les usages réalisés avec cet hydrogène vert, interroge le directeur général du port qui reconnaît que la route sera encore longue.
Au-delà des infrastructures, la lourdeur des procédures administratives reste encore un frein mais la principale difficulté reste de se coordonner avec d’autres ports. « Pour atteindre les objectifs fixés par le gouvernement, il faut penser les choses à des échelles différentes et travailler avec d’autres ports, ce qui est plutôt inhabituel », concède Olivier Tretout, qui affirme que des discussions sont déjà en cours avec ces acteurs. Autre question à ne pas négliger, celle du financement. Si le directeur général confie qu’il n’y a pas de budget alloué à la transition énergétique du port, il assure l’existence de mécanismes de subventions, notamment au niveau européen, pour financer les projets à venir.