(contenu abonné) Pour que le secteur de l’audiovisuel, notamment à travers la publicité, devienne plus respectueux de l’environnement, Pac Groupe diffuse les bonnes pratiques à l’ensemble de ses parties prenantes. Comment ? Grâce à une charte verte, un code éthique et un poste de « carbon manager » qui étudie l’impact de chaque tournage.
1,7 million de tonne de CO2 par an : c’est ce qu’émet l’industrie de l’audiovisuel et du cinéma selon les estimations de l’association Ecoprod. Pourtant, avec quelques gestes simples, il est possible d’améliorer les pratiques du secteur. « Sur un tournage, personne n’a le temps, commente Clémentine Buren, carbon manager de Pac Groupe. En ce qui qui concerne l’environnement et le réchauffement climatique, chaque aura une réaction et une position qui lui sont propres. C’est pourquoi, il faut que chacun puisse se parler. » Et c’est qu’a entrepris Pac Groupe (qui réunit La Pac, Very Content, De Gaulle et Terre TV, soit 25 collaborateurs), spécialisé dans la production de spots publicitaires, avec la création du poste de carbon manager en juillet 2023. Cette dernière veille au grain en matière d’impact environnemental, aussi bien en interne que sur les tournages des clients. Ainsi, la PME labellisée Ecoprod s’évertue à fédérer l’ensemble de ses parties prenantes pour faire bouger les lignes de ce secteur. Comment ? D’abord en formalisant toute démarche de progression à travers une charte verte (tri et réduction des déchets, réduction de la consommation d’énergie, évaluation de son impact environnemental, etc.) et un code éthique. « C’est un règlement intérieur qui revient sur la gouvernance et la philosophie de l’entreprise. Il indique comment nous comporter avec nos clients, nos fournisseurs, nos prestataires, aussi lorsque nous faisons du business que sur les tournages », précise Clémence Buren.
Un protocole de « tournage vert »
Pour la carbon manager, ces documents représentent aussi des jalons de départ, ceux qui permettent de formaliser une démarche déjà entreprise dans le groupe et à étendre à ses partenaires – chacun doit les signer ! Lorsque ces derniers adhèrent aux efforts consentis, elle peut alors leur proposer un protocole de « tournage vert » personnalisé. Toutes les équipes seront concernées : décoration, stylisme, caméra, lumière, etc. Par exemple, la cantine peut être un point de départ de production responsable, en favorisant des recettes végétariennes et des packaging recyclables. Par ailleurs, un bilan carbone prévisionnel sera mis en place en amont pour déterminer l’impact du tournage et ainsi pouvoir proposer des solutions de réduction des émissions carbone pour chaque département. « Il faut remettre en question nos manières de produire. Il faut pour cela, dans un premier temps, mesurer les impacts d’une production. Ensuite, il s’agit de sensibiliser… mais sans injonction, sans pression, sans culpabilisation. Nous voulons planter des ‘petites graines’, pour faire prendre conscience des impératifs et pouvoir ensuite proposer des solutions d’éco-socio-production », développe Clémentine Buren. A la fin de la prestation, après la post-production, le client reçoit un bilan définitif, pour revenir sur les points de réussite et ceux qui peuvent être améliorés. Le prochain chantier de Pac Groupe ? Développer une méthode globale pour supporter la transition verte dans l’audiovisuel et dans l’industrie de la publicité. Les contours en sont encore gardés secrets, mais l’objectif de l’entreprise est d’évangéliser davantage les bonnes pratiques… « et de s’intégrer le plus possible aux réalités de nos métiers », insiste Clémentine Buren.