20/11/2023

Temps de lecture : 5 min

Palmarès des villes les plus vertes de France : Angers, Rennes et Strasbourg en tête

L’Observatoire des villes vertes, créé par l’Unep, les entreprises du paysage, et Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, dévoile la 4e édition de son Palmarès...

L’Observatoire des villes vertes, créé par l’Unep, les entreprises du paysage, et Hortis, les responsables d’espaces nature en ville, dévoile la 4e édition de son Palmarès.

La 4e édition du Palmarès des villes vertes, qui interroge les 50 plus grandes villes de France sur la place de la nature et du végétal dans leur espace urbain, révèle un podium inédit : Angers conserve son titre de ville la plus verte de France, suivie par Rennes et Strasbourg. Respectivement en 4e et 5e position, Lyon et Metz complètent le quinté de tête. A noter également l’entrée de Paris, qui arrive 10e du classement.

Dans la suite du top 10, on note deux nouvelles entrées : Reims, en 8e position, et Paris, à la 10e place. Au total, ce sont 7 régions sur 13 qui sont représentées dans le classement.

L’étude a été réalisée auprès des 50 plus grandes villes de France, via leur direction Espaces verts et leurs élus, entre juin et septembre 2023, avec questionnaire autoadministré portant sur 97 indicateurs, pondérés et regroupés en 4 catégories : Patrimoine vert, Fonctionnement et organisation, Actions et initiatives, Sensibilisation et promotion. Les résultats ont été croisés avec les données INSEE sur les villes et leur population.

« Les plus grandes villes de France continuent de se verdir et de renaturer : c’est à la fois une bonne nouvelle, et une nécessité ! Alors que les températures ne cessent de grimper et que la gestion de l’eau se complexifie, il est important de rappeler le rôle fondamental de la végétalisation dans la régulation des températures, l’amélioration de la qualité de l’air ou encore la qualité des sols et leur capacité à atténuer les épisodes d’inondation, particulièrement dans les grandes villes. Cela a un impact direct sur le bien-être des citadins, mais aussi sur leur santé », explique Laurent Bizot, Président de l’Unep et co-président de l’Observatoire des villes vertes. « D’ailleurs, ces derniers ne s’y trompent pas : une récente étude IFOP* révélait que les Français placent en 3e position le développement des espaces verts comme solution pour lutter contre le dérèglement climatique. »

Comment se végétalisent les villes ?

Le Palmarès permet aussi de mieux comprendre comment évolue la végétalisation des grandes villes de France. Décryptage :

  • Un budget en hausse : l’édition 2023 du Palmarès des villes vertes révèle que le budget dédié aux espaces verts par habitant a augmenté, passant de 76 € par habitant en 2020 à 80 € par habitant en 2023 (+ 4 €).
  • La surface d’espaces verts quant à elle stagne, représentant 50 m² par habitant, contre 51 m² en 2020 (-1 m²).
  • Autre indicateur clé, en hausse cette fois : le nombre d’arbres pour 100 habitants, qui passe à 12, contre 11 en 2020. La cadence promet de s’intensifier dans les années à venir, alors que les municipalités annoncent la plantation d’arbres dans le cadre des plans nature des villes. C’est par exemple le cas de Paris qui a planté 25 000 arbres de novembre 2022 à mars 2023. Certaines communes ont déjà mis en place des projets de plantations d’envergure, à l’instar de Nanterre, qui a pris un engagement fort de planter 5 000 arbres dans la commune d’ici 2026, ou à Angers, qui a un projet de plantation de 500 arbres dans l’aménagement du parc Saint-Serge. L’objectif : verdir la ville et lutter contre les ilots de chaleur, tout en améliorant significativement la biodiversité.

« Les budgets municipaux dédiés aux espaces de nature en ville ont augmenté légèrement ces trois dernières années. Les élus locaux semblent avoir intégré que le vert en ville est un capital dans lequel il faut investir pour en tirer des bénéfices globaux, tangibles et mesurables : lutte contre la sédentarité et l’isolement, réduction de l’insécurité, amélioration de la qualité de l’air et de la qualité de vie en général, attractivité du territoire… Les espaces verts sont un actif précieux pour les citoyens, qu’il faut protéger des arbitrages budgétaires et de la pression foncière, et développer avec des expertises nouvelles. De nombreuses villes l’ont compris et misent sur la verticalité, sur les cours d’école « oasis » et d’autres projets de végétalisation d’infrastructures grises ou d’espaces délaissés. Il est en tout cas nécessaire que les grandes villes montrent l’exemple à travers des investissements plus intenses, et le développement d’un capital végétal plus résilient sur le long terme », commente Anne Marchand, présidente d’Hortis et co-présidente de l’Observatoire des villes vertes.

  • Les grandes villes poursuivent leur engagement en faveur de la biodiversité : la totalité des villes répondantes ont initié des actions en faveur de la protection de la biodiversité. A leur tête : Paris, Lyon et Rennes, championnes ex-aequo de la biodiversité dans les espaces verts. Parmi les initiatives les plus courantes, on note la préservation de la flore locale, l’accompagnement de l’acceptation par les citoyens de la végétation spontanée, la montée en compétence des collaborateurs sur ces sujets ou encore la création ou le renforcement de « continuités écologiques ».
  • D’autres projets de protection des ressources sont en cours de mise en œuvre, telles que la rédaction de chartes de la biodiversité communale, ou la mise en œuvre de techniques alternatives de gestion des eaux pluviales. La 14e vague de l’Observatoire des villes vertes**, dédiée à ce sujet et dévoilée en octobre 2023, a d’ailleurs révélé qu’un quart des villes répondantes ont mis en place cette année des initiatives de gestion durable des eaux pluviales « à la parcelle » et des solutions de récupération (eaux de pluie par exemple).
  • L’entretien des espaces verts privilégiant des techniques humaines ou mécaniques, et favorisant le zéro phyto, est de plus en plus répandu. Sur cette question, les villes qui se démarquent particulièrement sont Toulon, Saint-Etienne et Nanterre. Elles privilégient en effet des techniques mécaniques ou manuelles d’entretien des espaces verts.

Aux arbres, citoyens !

Enfin, une tendance se confirme : la multiplication des incitations à végétaliser, avec des citoyens de plus en plus impliqués dans la végétalisation de leur ville. Lyon, Rennes et Angers, tous les trois ex-aequo dans cette catégorie, sont les plus exemplaires sur ce sujet. Les villes à l’image de Metz vont un cran plus loin en incitant les citoyens à végétaliser leurs espaces privés. Avec le programme « Je fleuris ma rue », les Messins ont accès à un accompagnement à la végétalisation de leurs façades d’immeubles.

Parmi les initiatives les plus populaires, on retrouve le permis de végétaliser, visant à végétaliser les trottoirs, les façades et les toits, comme à Nîmes par exemple. A Nancy, la ville a subventionné 86 projets de jardins de fissures, de jardins passe-muraille ou de jardins bouche-fissures. Sur cette thématique et alors que plus d’une ville interrogée sur 2 (53 %) propose des permis de débitumer, d’autres municipalités, comme Grenoble, proposent même un accompagnement dans ces projets, à travers des conseils en végétalisation auprès de tous les privés, ou encore des dons d’arbres. 

A noter que la ville d’Angers propose, quant à elle, un bon de 50 euros pour l’achat d’un arbre, pour aider à lutter contre le changement climatique, participer à la canopée urbaine et améliorer ainsi le cadre de vie.

« Nous avons un devoir de pédagogie et d’exemplarité pour développer l’envie de nature et la conscience écologique des habitants. Nous le voyons, quand nous les sollicitons, les citoyens s’emparent de plus en plus du sujet de la végétalisation, et c’est une bonne chose : cette édition du Palmarès montre que les municipalités intègrent de mieux en mieux cette nécessité de penser la ville de demain avec les habitants pour qu’ils se l’approprient et la respectent. Elles multiplient les dispositifs d’incitation pour végétaliser les espaces privés en ville, en allant au-delà du permis de végétaliser, déjà instauré par les ¾ des villes interrogées en 2020 » analyse Anne Marchand.

« Si les choses vont dans le bon sens, il est maintenant important de se poser la question de végétaliser utile. Il est nécessaire pour les collectivités d’être accompagnées pour comprendre comment bien végétaliser. C’est un enjeu primordial pour que tous les bénéfices de la nature en ville soient avérés et pérennes », conclut Laurent Bizot.

* Source : Etude IFOP pour La Tribune, 2023

** Source : 14e vague de l’Observatoire des villes vertes

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