Alors que le premier cycle d’atelier touche à sa fin, le Publicis Media Project, espace de co-construction de solutions pour une publicité responsable, voulait élargir son réseau de collaborateurs. Au mois de février, les solutions imaginées pourront entrer dans une phase de test. Dans ce contexte, la session de décembre a ainsi été une session de pitch où plusieurs acteurs responsables et inspirants sont venus présenter leurs produits. Feedback.
Cette session avait 2 objectifs. Premièrement, il s’agissait de donner un grand bol d’inspiration aux participants du Positive Media Project. En effet, après près de 4 mois de cocréation il nous semblait pertinent de pouvoir prendre du recul sur les solutions en cours de développement. De plus, alors que la session finale du Positive Media Project devra permettre de sélectionner certaines des solutions pour aller plus avant dans leur test, s’inspirer de pitchs impactants ne peut qu’être positif.
Enfin, nous souhaitions aussi mettre en relation des acteurs (annonceurs, régies, agence) qui mettent de plus en plus la question de la responsabilité au cœur de leur activité, avec d’autres acteurs qui ont déjà fait un beau bout de chemin et mettent cette question de l’impact positif au centre de leur business model. En créant ce réseau informel d’acteurs vertueux nous espérons accompagner notre industrie et donner accès à l’ensemble des participants à un carnet d’adresse qui pourra être mobilisé à bon escient.
7 startups issues de secteurs variés, 2h30 de pitch
Pour donner un large panorama de l’innovation responsable, nous voulions que cette session mette en avant des initiatives variées. Il s’agissait donc de valoriser tant des produits qui peuvent être mobilisés à court terme que des projets qui peuvent prendre plus de temps à se matérialiser. Dès lors, nous avons fait appel à des acteurs de tailles différentes, de secteurs différents, avec des produits ayant des niveaux de maturité différents. 7 start-up très inspirantes ont répondu présent et nous allons vous partager les éléments clés que nous retenons !
L’impact, du côté de chez vous
Tout d’abord, une première tendance que nous avons pu remarquer dans notre panel est que la notion de local est cardinale. L’échelon local permet de réduire l’impact du transport mais remet également en perspective ce que l’on acquiert et la manière dont on le fait. Agricool par exemple, transforme l’agriculture en produisant urbain et local. En cherchant à proposer une alternative locale de fruits et légumes frais, sans pesticides, pour les citadins, ils alimentent le développement de nouveaux standards de désirabilité. D’ailleurs, loin de s’opposer au modèle de distribution « classique », Agricool travaille avec la grande distribution, montrant la complémentarité qui peut exister entre tous ces acteurs. D’un autre côté, Geev est une plateforme qui permet le don d’objets et de nourriture localement. En créant de nouvelles façons de donner, il est possible de donner aux marques l’opportunité de mettre en avant leur utilité et de renforcer les liens à l’intérieur des communautés. En effet, les consommateurs étant de plus en plus éco-conscients, ils sont par conséquent plus exigeants concernant l’engagement des marques qu’ils consomment.
Sous les pavés, les plantes !
La deuxième tendance que nous retenons est l’importance de la végétalisation. Cette végétalisation peut prendre 2 formes : le jardinage dans des espaces existants ou l’installation d’infrastructures dédiées. Merci Raymond s’inscrit résolument dans la première tendance avec la volonté de revégétaliser les villes en démocratisant le jardinage pour « reconnecter les citadins à la nature ». A l’opposée, URBAN CANOPEE offre la possibilité de végétaliser même les endroits où il est impossible de planter des arbres (problème de place au sol, sous-sols occupés par des installations). A cette fin, ils développent une gamme de coroles végétalisée et autre infrastructures vertes. Toujours dans ce but de fonctionnaliser des infrastructures, PICNIC éco-conçoit et fabrique des kiosques qui sont connectés, modulables, mobiles et autonomes en énergies renouvelables. L’ensemble de ces solutions offrent aux marques des solutions clés en main pour des actions de sensibilisation au végétal à court terme mais également plus durablement pour leurs infrastructures et évènements.
La compensation carbone, « ultima ratio ecologicum »
Souvent la compensation carbone apparaît comme l’ultime solution pour limiter son impact environnemental une fois que l’ensemble des autres émissions de gaz à effet ont été limitées à leur maximum. Cependant, Reforest’Action insiste sur l’importance de la biodiversité. En effet, si le réchauffement climatique peut, dans une certaine mesure, être limité, voire inversé, une perte de biodiversité est irréversible. Dès lors, le recours à de telles solutions de compensation par les marques doit nécessairement s’inscrire dans une vision qui dépasse le seul indicateur carbone et être résolument holistique quant à l’impact environnemental.
Du green et des jeux
Enfin, la quatrième tendance que nous avons relevée est l’impact de la gamification pour changer les comportements. Aujourd’hui une majorité de français.e.s jouent. Par ailleurs, les vertus de la gamification pour l’apprentissage sont désormais un fait largement accepté que ce soit par le développement de « serious games » pour la formation à la sécurité ou d’escape games pour la sensibilisation à différentes problématiques. C’est d’ailleurs un point mis en évidence dans l’étude le Grand (R)éveil Digital de Zénith : le changement sera opéré bien plus efficacement par le divertissement que par la contrainte. A cet effet, Gamabilis accompagne les acteurs publics et privés dans le développement de jeux de sensibilisation qui permettent de mettre en avant des comportements et attitudes vertueux.
Accompagner des projets positifs au-delà du Positive Media Project
Au sein de l’équipe du Positive Media Project, nous tirons plusieurs enseignements de cette session. Tout d’abord, nous pensons que c’est un événement à refaire. En effet, en faisant un pas de côté par rapport à notre approche « maker », cette session a été l’occasion d’approfondir la réflexion sur nos solutions. Cette session nous a également fait réaliser combien notre capacité à mettre nos clients en relation avec ces acteurs innovants est un élément important de notre mission de conseil. Enfin, nous notons la nécessité d’établir des partenariats avec ce type de structures. Ce ne sont pas forcément des partenariats faciles à activer à court terme mais ces partenariats seront nécessairement gagnant-gagnant à long terme.
Nous souhaitons à nouveau remercier chaleureusement : Hakim Baka (Geev), Raphaël Brochard (PICNIC), Joséphine Ceccaldi (Agricool), Elodie Grimoin (URBAN CANOPEE), Guillaume Hadjigeorgiori (Merci Raymond), Vincent Péquignot (Gamabilis), Katia Prassoloff (Reforest’Action). Enfin, nous avons une grosse pensée pour la Pépinière 27 qui nous a permis de rencontrer Gamabilis et PICNIC.
Par Laurent Capion, Adélaïde Chassort, Marie-Laure Monet, Nicolas Vogtenberger