Le « Planet-score », indice indépendant élaboré par l’institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques (ITAB) et soutenu notamment par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, par les associations France Nature Environnement et Générations Futures, a été adopté par plus de 200 entreprises, dont 21 distributeurs tels que Biocoop, Lidl, Naturalia, Franprix, La Vie Claire, Monoprix, Naturéo ou encore Greenweez. Il s’affiche déjà sur plus de 135 000 produits alimentaires.
Oui mais voilà. La France veut elle aussi se doter courant 2023 d’un autre affichage environnemental pour mieux informer sur l’impact de la consommation sur l’environnement. Et ce, alors même que l’ITAB est soutenu par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation (Casdar), le Ministère en charge de l’écologie, l’Europe, l’ADEME, l’ANR, FSOV… Bref. Comme le prévoient deux lois consécutives, dont la loi climat et résilience de 2021, une expérimentation est prévue pour définir un « étiquetage environnemental le plus complet et le plus clair possible ». C’est un changement majeur car il concernera l’ensemble des « aliments disponibles à l’achat » pour le public, y compris les produits importés et transformés, et très attendu par les consommateurs.
Sauf que la méthodologie de calcul fait l’objet de polémiques. En mars, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), qui pilote le dossier avec le gouvernement, avait assuré à l’AFP qu’un « temps de test et de consultation » autour de la méthodologie de calcul choisie devait avoir lieu « jusqu’à l’été », « avec l’objectif de stabiliser et valider les travaux avant la fin d’année ».
De son côté, l’UFC-Que Choisir craint que le score environnemental retenu par les autorités ne s’appuie trop sur une méthodologie dite d’analyse du cycle de vie (ACV), « très mal adaptée pour les produits alimentaires et textiles » parce qu’elle quantifie « l’efficacité, pas la qualité ». Cette méthodologie, « note les productions bio systématiquement plus mal que les aliments de l’agriculture intensive pourtant produits à grands renforts d’engrais chimiques et de pesticides », parce que l’agriculture intensive, plus productive, dégage moins de gaz à effet de serre par kilo d’aliment produit.
Et si les référentiels privés et publics accordaient leurs violons pour ne proposer qu’un référentiel par secteur à l’ensemble du marché ? Que ce soit pour l’étiquetage environnemental, les calculettes carbones et autres outils de mesure : cela simplifierait les choses pour toutes les parties prenantes, à commencer par les consommateurs. A bon entendeur…