19/02/2024

Temps de lecture : 3 min

Quatre tendances clefs pour le monde des affaires et la société en 2024

(contenu abonné) Dans quels domaines le monde des affaires peut-il avoir le plus grand impact, et quelles sont les barrières dressées sur son chemin en 2024 ?

(contenu abonné) Le changement climatique, les crises géopolitiques, l’instabilité sociale et l’inégalité des revenus et des richesses, si elles constituent indéniablement des menaces pour les entreprises, offrent également des possibilités d’exercer un impact positif sur le monde…

Selon le baromètre de confiance Edelman 2024, dans le paysage actuel, le secteur des affaires émerge comme l’institution la plus digne de confiance. Un tel pouvoir ne va pas sans responsabilités, notamment celle d’être une force d’impact positif. Dans quels domaines le monde des affaires peut-il avoir le plus grand impact, et quelles sont les barrières dressées sur son chemin en 2024 ?

Pour la troisième année consécutive, nous avons interrogé la communauté académique de l’INSEAD pour obtenir des réponses. Au total, 55 professeurs, représentant neuf disciplines académiques du management, ont participé à cette enquête. Les résultats sont alignés aux études récentes menées par d’autres institutions mondiales, notamment le Forum Économique Mondial, Edelman et la Banque Mondiale.

Les enjeux sociétaux de l’année à venir

Le changement climatique, principal défi pour les entreprises

Le changement climatique constitue le tout premier enjeu sociétal auquel les entreprises doivent s’atteler cette année selon 65 % des professeurs de l’INSEAD interrogés dans le cadre de notre enquête 2024. Et 31 % d’entre eux estiment que le changement climatique est la plus grande menace pour le monde des affaires en 2024.

Le rapport 2024 sur les risques mondiaux du Forum Économique Mondial adopte un point de vue similaire. Les deux tiers des répondants à l’enquête considèrent que les risques environnementaux sont « les plus susceptibles de provoquer une crise matérielle à l’échelle mondiale » en 2024. Au cours des dix prochaines années, les quatre principaux risques – phénomènes météorologiques extrêmes, changement critique dans le système terrestre, perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes et pénuries de ressources naturelles – sont tous liés à l’environnement.

2024, année charnière pour la géopolitique mondiale

La menace que représentent les crises géopolitiques a fait un bond significatif dans les réponses à l’enquête de l’INSEAD, 58 % des professeurs l’ayant identifiée comme une préoccupation majeure.  25 % des professeurs considèrent la géopolitique comme un domaine où les entreprises peuvent apporter une contribution positive.

En effet, les conflits au Soudan, en Europe de l’Est et au Moyen-Orient y contribuent incontestablement, mais d’autres variables entrent en jeu. 2024 est une année électorale historique : 64 pays organiseront des élections et 49 % de la population mondiale seront appelés aux urnes. Les résultats pourraient accentuer les tensions géopolitiques entre les grandes puissances et avoir des répercussions sur la démocratie.

Un monde socialement instable

À la fois produit et élément facteur des crises géopolitiques, l’instabilité sociale est la deuxième plus grande menace pour le monde des affaires après le changement climatique en 2024. Selon notre enquête, 44 % des professeurs la considèrent comme un risque majeur. À l’instar des crises géopolitiques, l’instabilité sociale est considérée par 25 % des professeurs comme un domaine dans lequel les entreprises peuvent avoir un impact positif.

Le rapport 2024 sur les risques mondiaux du Forum Économique Mondial cite également la polarisation sociétale et/ou politique comme la problématique la plus susceptible d’engendrer une crise matérielle à l’échelle mondiale cette année. La société civile se montre de plus en plus méfiante à l’égard des dirigeants. Le baromètre de confiance Edelman 2024 indique qu’une large proportion de la population pense que les leaders – comme les personnages politiques (63 %), chefs d’entreprise (61%), journalistes (64%) – tentent délibérément d’induire les gens en erreur.

L’accroissement des inégalités des revenus et des richesses

Les professeurs de l’INSEAD considèrent l’inégalité des revenus et des richesses à la fois comme un risque pour le monde des affaires (23 %) et comme un domaine dans lequel ce dernier peut contribuer de façon positive (23 %).

L’indice de Gini de la Banque mondiale indique que l’inégalité des revenus s’est aggravée au lendemain de la pandémie de Covid-19. Les derniers chiffres de la base de données sur les inégalités dans le monde suggèrent que les inégalités de revenus et de richesses ont peu évolué depuis 2021. En 2022, les 10 % les plus riches de la population mondiale gagnaient 53,2 % des revenus, tandis que la moitié la plus pauvre en gagnait 7,6 %. En outre, les 10 % les plus riches possédaient 75,8 % de l’ensemble des richesses, tandis que la moitié la plus pauvre n’en possédait que 1,7 %.

Katell Le Goulven –  Executive Director of the Hoffmann Global Institute for Business and Society at INSEAD.
Mark Stabile – INSEAD Professor of Economics, Chaired Professor in Wealth Inequality, Deputy Academic Director of the Hoffmann Global Institute for Business and Society.
Francisco Veloso – Dean of INSEAD

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