04/03/2025

Temps de lecture : 4 min

Qui se cache derrière la Coalition pour une Intelligence Artificielle (IA) écologiquement durable

Cette nouvelle coalition vise à placer l’Intelligence Artificielle sur une trajectoire plus écoresponsable.

91 partenaires, regroupant 37 entreprises technologiques, dix pays et cinq organisations internationales, dont le PNUD, l’AIE et le GGGI, unissent leurs forces dans le cadre de la Coalition pour une Intelligence Artificielle (IA) écologiquement durable, dont l’objectif est d’accélérer la dynamique mondiale visant à placer l’IA sur une voie plus durable d’un point de vue écologique. Emmenée par la France, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), et l’Union internationale des Télécommunications (UIT), la Coalition réunit les parties prenantes de la chaîne de valeur de l’IA pour un dialogue et des initiatives collaboratives ambitieuses.

La Coalition a été annoncée à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle, à Paris, où des chefs d’État et de gouvernement, des dirigeants d’organisations internationales, des PDG, des universitaires, des artistes et des membres de la société civile se sont réunis pour discuter du soutien à l’innovation en matière d’IA et du respect des droits pour assurer un développement de ces technologies dans l’intérêt de tous, y compris des pays en développement.

Même si l’IA peut s’avérer un outil utile pour s’attaquer aux grandes urgences environnementales auxquelles est confrontée la planète (par exemple, l’IA est utilisée pour cartographier les effets dévastateurs du dragage du sable et cartographier les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre), un corpus croissant d’études met en garde contre l’aspect négatif de l’explosion de l’IA et de ses infrastructures associées, notamment les déchets électroniques qu’elle produit et les niveaux élevés d’électricité et d’eau qu’elle consomme.

De la même manière que l’on s’intéresse à la sécurité de l’IA ou à l’éthique de l’IA, la Coalition vise à renforcer la place de l’aspect durable de l’IA dans la discussion dont celle-ci fait l’objet au niveau mondial.

Un certain nombre d’initiatives récentes ont été lancées dans le contexte du Sommet pour constituer une base de connaissances sur l’IA et l’environnement, dont certaines ont été menées spécifiquement en préparation du Sommet :

  • Par le biais de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) et du Ministère de la Transition écologique, une communauté de 36 scientifiques, entreprises, institutions publiques et organisations internationales a publié un document de position identifiant les défis à relever pour maximiser les effets positifs des systèmes d’IA tout en limitant leur impact environnemental.
  • Le premier hackathon associant IA et sobriété énergétique, le Frugal AI Challenge, a également réuni plus de 60 équipes de data scientists autour du défi inédit de concevoir des modèles d’IA associés à des enjeux environnementaux, notamment la détection de la désinformation climatique, l’analyse des régions à risque d’incendie, l’identification de la déforestation illégale), tout en optimisant leur efficacité énergétique.
  • En outre, le premier groupe de travail international sur l’utilisation de l’IA générative pour donner accès aux connaissances environnementales a réuni des experts du PNUE, de l’OCDE, du GIEC, de l’IPBES, de l’OMM, de l’UNESCO et de l’INRIA, ainsi que des chercheurs et des représentants d’administrations, d’entreprises et de la société civile, dans l’optique d’élaborer un guide des bonnes pratiques pour une utilisation efficace et éthique de l’IA générative pour donner accès aux documents environnementaux.
  • L’Agence internationale de l’énergie (AIE) lance le premier observatoire mondial dédié à l’énergie et à l’IA qui permet, en centralisant et en analysant les données : (i) de mieux anticiper les besoins énergétiques des centres de données et des modèles d’IA, sur la base d’une méthodologie transparente, (ii) d’optimiser les systèmes énergétiques et de réduire les émissions de carbone grâce à l’IA, et (iii) de promouvoir des innovations révolutionnaires pour l’IA appliquée à l’énergie.
  • Afin de favoriser la collaboration dans le domaine de la normalisation, une feuille de route sur la normalisation de l’impact environnemental de l’IA a été établie par plus de 30 partenaires privés et publics définissant des lignes directrices pour l’évaluation environnementale de l’IA et identifiant des domaines de coopération entre les principales organisations internationales de normalisation : Organisation internationale de normalisation (ISO), Union internationale des télécommunications (UIT) de l’ONU, Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (IEEE).
  • L’initiative multipartite « Green Digital Action », convoquée par l’Union internationale des télécommunications, a introduit un nouveau pilier thématique sur l’informatique verte, associé à un groupe de travail dédié à l’IA durable. Ce groupe travaille à identifier les efforts et lacunes actuels pour mesurer les charges de travail et les scénarios d’IA ; effectuer des mesures et tester différentes charges de travail et différents scénarios d’IA pour comprendre leur empreinte environnementale ; et développer des idées et des recommandations exploitables pour améliorer les pratiques de l’IA. Un rapport final doit être publié avant la COP30.

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Les membres fondateurs de cette Coalition pour une IA durable sont :

Corporations (par ordre alphabétique) : AMD, Artefact, Aveva, Baidu, Capgemini, Cohere, Dassault Systems, Data4, Duval Groupe, Ecodatacenters, EDF, Ekimetrics, Engie, Equinix, Ericsson, Eviden, Forward Global, Generali, Group Duval, Hugging Face, IBM, Lenovo, LG AI Research, L’Oréal, Mistral AI, NAVER, Nvidia, Orange, OVH Cloud, Philips, Photoroom, Salesforce, SAP, Schneider Electric, Skeleton Technologies, Sopra Steria, Telehouse, Thales, Veolia, Verne

Recherche : MILA, CEA, INRIA, Université Clermont Auvergne, LIG, Loughborough University, Mila, Obvia, Stockholm Environment Institute, Universita di Pavia, Umwelt Bundesamt Ai lab,Vrije Universiteit Amsterdam, Umwelt Bundesamt

ONG et associations : AFNUM, Climate Change AI, GAIA, FTCC, Nature Finance, Royal Academy of Engineering, Shift Project

Investisseurs : Ardian, Crédit Agricole, Daphni, Eurazeo, Growth Fund the National Fund of Greece, Mirova, Princeville Capital, Tikehau Capital

Secteur public : BPIFrance, IGN, Nectec

Start-ups : Ahods, Boltzmann, Hivenet, Pruna AI, Rhite, Sepia Infrastructure, Sperta, Tomorrow today

Avec le soutien des gouvernements de l’Allemagne, du Chili, de la Corée, du Danemark, de la Finlande, de la France, du Kenya, du Maroc, de la Norvège, du Royaume-Uni et d’organisations internationales (Global Green Growth Institute, Agence internationale de l’énergie, Programme des Nations Unies pour le développement).

« Mon ministère, en collaboration avec l’UIT et le PNUE, a lancé la Coalition pour l’IA durable : plus de 80 membres, dont 33 entreprises, ont rejoint cette initiative ambitieuse sur l’IA verte et l’IA pour l’environnement. Un résultat concret a déjà été obtenu : dans le cadre de la coalition, les parties prenantes ont réussi à élaborer ensemble la première feuille de route internationale pour la normalisation de l’IA durable ! », se réjouit Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.

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