Le 28 octobre dernier, le Think & Do Tank Marie Claire – Agir pour l’égalité s’est réuni à l’ensemble Fontenoy- Ségur, un lieu emblématique rattaché aux services du Premier ministre, pour une session consacrée à la féminisation des métiers de la tech et de l’intelligence artificielle (IA). Une matinée animée par Emilie Kovacs, directrice des programmes du think & do tank et rédactrice en chef de The Good.
Quelles sont les solutions pour augmenter le nombre de femmes dans les métiers de l’intelligence artificielle et de la tech ? Souvent adulée, l’intelligence artificielle crée pourtant de fortes disparités. Il en est de même plus globalement pour la tech. « En 2023, seulement 14,6 % des filles ont choisi la spécialité numérique et sciences informatiques (NSI) et 50 % de celles-ci l’abandonnent en terminale », a rappelé Catherine Ladousse, présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) lors du dernier évènement organisé par Agir pour l’Égalité – Think & Do Tank Marie Claire.
Pourtant, il est aussi question de performance des entreprises. Selon une enquête France Strategie, les entreprises les moins mixtes seraient ainsi 20 à 30 % moins productives tandis que les équipes paritaires bénéficieraient d’un meilleur processus décisionnel et seraient plus épanouies.
Il s’agit aussi d’opportunités professionnelles. D’ici 2030, il y aurait 200 000 postes à pourvoir dans la filière. Une opportunité dont doivent absolument se saisir les femmes qui sont aujourd’hui trop souvent invisibilisées dans le numérique. « D’ici 2030, il y aura en France 1 million et demi de pénurie d’emplois qualifiés […], il faut absolument que les femmes prennent leur part sur ce marché », a martelé Catherine Schilansky, directrice des ressources humaines d’Amazon France.
« Il faut former les imaginaires des enfants, notamment des petites filles, à l’IA et la robotique dès l’école primaire, après c’est déjà trop tard », a insisté la professeure et chercheuse Laurence Devillers.
« Nous devons toutes et tous œuvrer pour changer les représentations. Il en va de l’autonomie financière des femmes, de l’avenir professionnel des femmes, mais surtout de l’avenir de notre pays », a rappelé Salima SAA, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Recrutement, mentorat, formations internes et externes, réévaluation des salaires, promotion de communautés de type « Women in Tech » au sein de l’entreprise… Dans les grands groupes, les programmes destinés à attirer et retenir les femmes se multiplient. « L’égalité, c’est une responsabilité collective de l’entreprise qui passe par la mise en place indispensable de quotas, mais c’est aussi une responsabilité personnelle », a précisé Smara Lungu de Docaposte.