08/01/2024

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Trois conseils de Olivier Aubert (swen Impact Fund for Transition) pour accélérer le développement des énergies renouvelables et en particulier du biogaz à horizon 2030

(contenu abonné) La réduction de la dépendance aux énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables sont au cœur de la feuille de route énergétique et climatique du Gouvernement. Et nous ne pouvons que nous en réjouir...

(contenu abonné) La réduction de la dépendance aux énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables sont au cœur de la feuille de route énergétique et climatique du Gouvernement. Et nous ne pouvons que nous en réjouir.

Mais pour répondre aux objectifs ambitieux de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 50 TWh de production de biogaz à horizon 2030, nous devons intensifier nos efforts. En effet la France produit actuellement 10,5 TWh de biogaz, et va devoir ajouter en moyenne 5TWh par an pour tenir l’objectif, ce qui nécessite de plus que tripler le rythme de déploiement de projets actuel.

Si le cadre réglementaire est aujourd’hui propice en France et que le pays dispose de beaucoup de ressources à méthaniser, il faut des mesures concrètes pour favoriser la montée en puissance de la filière du biométhane. Trois solutions sortent du lot :

1-Favoriser les contrats privés

A l’instar des acteurs du marché du pétrole et du carburant, les fournisseurs de gaz naturels fossiles vont devoir intégrer dans leur offre un minimum de biométhane. Les fournisseurs d’électricité sont eux aussi déjà soumis à cette obligation depuis une dizaine d’années avec les premières directives sur les énergies renouvelables. L’intérêt de ce modèle est que le surcoût que représente le biométhane est en partie pris en charge par les consommateurs, ce qui les incitera à faire des économies d’énergie. C’est le meilleur moyen de boucler l’équation du climat ! Par ailleurs, les fournisseurs privés sont plus à même de respecter leurs engagements contractuels, là où l’Etat a malheureusement prouvé par le passé être capable de revenir sur les siens ! … Selon les derniers chiffres du projet de décret relatif à l’obligation de restitution de certificats de production de biogaz, la production de biométhane avoisinera 1 TWh en 2026, 5 en 2027 et 10 en 2028 ; si ces obligations d’injection dans le réseau sont une chose nécessaire, elles ne pourront réaliser que 20% de l’objectif fixé par la PPE.

2- Multiplier les unités de production tout comme la taille des usines

Pour produire plus de biométhane, il faut changer d’échelle et donc agrandir la taille des usines, tout en restant décentralisées. Aujourd’hui, les unités de production de biométhane françaises sont trois fois plus petites en moyenne que celle de nos voisins européens et 10 à 15 fois plus petites qu’au Danemark. C’est un enjeu clé pour baisser les coûts de production. L’opinion a tendance à surestimer les nuisances que pourraient engendrer l’installation d’une infrastructure telle qu’une unité de méthanisation. Un méthanisateur de taille significative nécessiterait la mobilisation de 10 camions par jour (actuellement 2 ou 3), c’est par exemple moins qu’un supermarché.

Pour atteindre l’objectif gouvernemental, il faudrait déployer entre 2500 et 3000 unités de méthanisation en 7 ans, alors qu’en 10 ans, seules 700 unités ont vu le jour. Nous construisons en moyenne 70 à 100 usines par an, pour rattraper ce retard, il faudrait que ce chiffre passe à 300 (sur des structures à taille égale et 100 pour des tailles plus significatives).

3- Réduire drastiquement les délais d’instruction

Si les projets existent bel et bien, ils mettent trop de temps à se concrétiser, 5 ans en moyenne. A ce rythme, il sera strictement impossible d’atteindre les objectifs visés pour 2030 ! Il faut impérativement raccourcir le temps de concertation avec les riverains en combattant les idées reçues, l’un des principaux freins. Parvenir à simplifier les procédures, tout en conversant un bon niveau de dialogue.

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