(contenu abonné) En plein cœur de la ville de Yerres (Essonne), se niche l’Ile Panchout. Un espace naturel de 30 000 m2 dont le maire, Olivier Clodong veut préserver la faune et la flore, mais aussi un observatoire pour les enfants de la commune et le grand public. De grands travaux s’annoncent.
TheGood : J’ai appris le décès de « Ours » de l’Ile Panchout. Il se passe des choses étranges à Yerres !
Olivier Clodong : Ours était un taureau qui vivait sur l’Ile Panchout. Nous l’avons perdu en 2019, mais d’autres vaches écossaises vivent encore sur cette île pour laquelle nous avons de grandes ambitions. L’île Panchout est un site unique, remarquable, situé en plein cœur de la Ville. C’est en réalité une presqu’île située entre deux bras de la rivière Yerres, rattachée à la Ville par deux petits espaces et des ponts. Un espace dont nous voulons faire une réserve naturelle. Pour l’instant, un cinquième de l’île n’est pas accessible au public.
TheGood : En quoi consiste la « requalification » de cet espace ?
Olivier Clodong : Nous souhaitons faire de cette île un espace naturel ; un écrin de verdure pour les animaux et les végétaux qui y vivent, et un observatoire de la nature. Mais nous avions deux soucis. Le premier est une bâtisse abandonnée que nous venons de faire détruire. C’était une sorte de bloc de béton qui fut construit il y a un siècle environ par l’ancien propriétaire, Monsieur Panchout. Il y a vécu. Depuis plus de cinquante ans, elle était à l’abandon et fortement dégradée. Le second souci est que l’un des deux bras de la rivière était moribond ; c’était plus un miroir d’eau qu’un cours d’eau.
TheGood : Pourquoi ce bras de rivière est-il devenu moribond ? Comment lui rendre vie ?
Olivier Clodong : Trois phénomènes expliquent la situation. Le lit de la rivière est très large. Trop large pour le débit de la rivière. Il fait plus de 40 mètres de large. Nous allons le réduire à 10 ou 12 mètres. Le deuxième phénomène est son envasement. Les sédiments s’y sont accumulés au fil des années. Le troisième phénomène est la sécheresse qui a sévi ces dernières années. Il va falloir creuser le chenal sur 700 ou 800 mètres. J’ignore encore sur quelle profondeur. Peut-être 2 ou 3 mètres. Nous prendrons conseil auprès des spécialistes. Nous aimerions commencer les opérations en 2025 et inaugurer le tout en 2025 ou 2026.
TheGood : De quelles entreprises aurez-vous besoin ?
Olivier Clodong : Une fois que nous aurons retiré les éléments polluants, nous allons faire revivre cet écrin en l’aménageant. En 2024 s’ouvrira le deuxième volet de cette opération. Nous allons avoir besoin de différents types d’entreprises. Des entreprises capables de réaliser les cheminements, de développer les allées, de nous conseiller sur les revêtements –et des entreprises paysagistes qui vont s’occuper des plantations, des entreprises capables de recréer le chenal. Le budget est en cours d’élaboration avec le Syage, le syndicat de gestion des rivières de notre territoire. Nous allons également créer une dimension pédagogique en construisant des ponts, en émaillant le site de panneaux explicatifs, d’éléments pédagogiques pour les enfants des écoles et le grand public. En installant des observatoires pour y regarder les oiseaux – nous avons une trentaine d’espèces qui viennent là, dont des hérons qui nichent sur l’île mais nous n’avons nulle part où les observer. Nous avons aussi des rongeurs, des ragondins, des ruches et des poissons dans la rivière. Il nous faudra également trouver des entreprises qui savent créer ce matériel pédagogique. Les appels d’offres seront lancés dans le courant du premier semestre 2024, en partenariat avec le Syage.
TheGood : Comment vous ferez-vous accompagner pour tout ce qui est végétalisation de l’île et gestion de la faune ?
Olivier Clodong : Le Syage dispose d’équipes spécialisées dans la gestion de l’eau, de la faune et de la flore. Peut-être aurons-nous par la suite besoin de faire appel à des spécialistes extérieurs pour confirmer les premiers diagnostics, mais nous verrons cela ultérieurement.
C’est un projet assez unique et très beau, qui mêle écologie, avec préservation de l’environnement, de la faune et de la flore, et pédagogie, notamment vis-à-vis des écoles.