UV Germi est une entreprise corrézienne qui développe une innovation précieuse pour nettoyer les eaux et détruire les micro-organismes néfastes : l’utilisation de rayons ultraviolets, inspirés de ceux du soleil. La solution est physique, non chimique. Elle se révèle donc bénéfique pour l’environnement et permet d’envisager un autre rapport à l’eau.
Ce sont des déclarations qui ont fait grand bruit : en amont des Jeux Olympiques, Anne Hidalgo, maire de Paris, puis le président Emmanuel Macron lui-même ont promis de se baigner dans la Seine pour attester de sa propreté. Au-delà de l’effet d’annonce, se pose réellement la question de l’état des cours d’eau naturels en France, souvent trop pollués, que ce soit bactériologiquement ou chimiquement. C’est là qu’intervient UV Germi, une entreprise corrézienne qui développe depuis les années 1990 une technologie à base d’UV capable de « nettoyer » les eaux. N’utilisant pas de produits chimiques, mais s’appuyant sur une réaction physique, l’innovation représente donc une alternative écologique. Concrètement, la technologie d’UV Germi s’inspire de la nature et plus particulièrement des rayons du soleil. La lumière émise permet de briser l’ADN des micro-organismes (bactéries, virus et parasites présents dans l’eau) qui deviennent inoffensifs au contact des UV et ne peuvent plus se reproduire. L’eau traverse un appareil qui se compose d’une chambre hermétiquement close et cylindrique (le réacteur) et d’une ou plusieurs lampes UV placées dans des gaines de quartz. À la sortie, l’eau est dépolluée. Cette technologie mise en place par UV Germi a été brevetée en 2000. Et son champ d’application est vaste !
De l’eau de mer à l’eau de piscine
UV Germi déploie son innovation aussi bien sur les eaux usées, en sortie de stations d’épuration avant le rejet en milieu naturel, qu’auprès d’acteurs de l’agriculture où l’eau est traitée pour l’alimentation animale par exemple, ou auprès d’acteurs de l’industrie pharmaceutique pour limiter les résidus de produits dans l’eau rejetée. L’entreprise intervient aussi sur l’eau de mer pour améliorer les conditions d’élevage, entre autres, et même sur l’eau de piscine. UV Germi a en effet développé une solution pour réduire le taux de chloramines, des composés résiduels responsables d’irritations. Les déchloraminateurs d’UV Germi équipent ainsi plus de 3000 piscines publiques en France, dont bientôt 15 bassins des Jeux Olympiques de Paris 2024. « Toutefois, il faut des solutions qui soient performantes, mais aussi pertinentes pour que l’ensemble de la brique technologique soit acceptable, intervient Willy Fortunato, directeur général d’UV Germi. Aussi, l’enjeu, c’est de proposer des machines peu énergivores. Nous ne pouvons pas nous permettre de résoudre un problème et d’en créer un autre. »
La nécessité d’engager une transition
Pour Willy Fortunato, la France souffre d’un manque de connaissances autour des enjeux de l’eau. « Un chiffre que j’aime bien rappeler, c’est qu’au quotidien, on utilise 600 litres d’eau par jour et par Français, souligne-t-il. Réindustrialiser la France, c’est aussi augmenter sa capacité à générer de l’eau. Il faut être en mesure de proposer des alternatives aux ressources actuelles, sachant que de l’eau est irremplaçable. Quand survient une crise énergétique, on peut éventuellement se tourner vers d’autres solutions et augmenter les énergies vertes, par exemple. Il y a un pouls énergétique… qui n’existe pas autour de l’eau actuellement. Il faut créer une dynamique autour cette ressource qui est transverse et qui nécessite, de par les volumes et les quantités, des investissements massifs. » Aussi, l’expert appelle de ses vœux un diagnostic autour de l’eau pour que la France soit en capacité d’engager une transition, urgente.